mardi 15 juillet 2008

そうめん(素麺) sômen

 Le sômen est une nouille japonaise, qui peut être servi ou chaud ou froid en principe, mais il est plutôt considéré comme un plat d'été. La nouille est faite de farine de blé et la pâte est très fine et particulièrement blanche.

 Le soba est une nouille de sarrasin en revanche. Le zarusoba est particulièrement apprécié en été. Le mot zaru veut dire la corbeille, qui fait penser que le plat était auparavant servi sur ce récipient. Maintenant, il est présenté sur une sorte de claie de jonc ou de bambou (parfois en plastique...), souvent accompagné des algues séchées nori. On peut rencontrer tout de même le zarusoba servi sur le zaru.
 Le soba, s'il est servi chaud, est consommé pendant toute l'année, différemment du sômen dont l'image est liée à l'été. Il y a des restaurants populaires appelés sobaya, qui ne sont généralement pas spécialisés à ces nouilles. L'appellation signifie que cette nourriture est très appréciée par les Japonais. À mon avis, on mange plus souvent le sômen chez soi, que le soba qu'on consomme dans les restaurants.
 Les kanji utilisés pour écrire le mot sômen sont trompeurs. Il est composé de deux caractères chinois 素 (simple) et 麺 (nouille). Mais le premier kanji est un emprunt phonétique, qui ne garde pas son propre sens. A l'origine, ce mot aurait dû être écrit comme 索麺. L'idéogramme qui remplace 素 veut dire "corder". Le sens de ce mot n'est donc pas les nouilles simples, mais les nouilles étirées à la main (comme si on fabriquait les cordes). Peut-être a-t-on choisi le kanji qui signifiait "simple" pour une nuance de la fraîcheur.
 La lecture du mot 索麺 devrait être sakumen, altérée en saümen (さうめん) par la chute de la voyelle u après le k, et la transformation en voyelle de la consonne k en passant par la sonorisation en g: sakumen, *sakmen, *sagmen, saümen. Et puis, saümen change en sômen (そうめん). On a dû choisir l'autre kanji à ce stade. L'accent circonflexe signifie que la voyelle possède une longueur double. On prononce so-o-mè-n.
 L'autre nouille préférée des Japonais, râmen (ラーメン), est un plat chinois japonisé. Auparavant, le mot shinasoba (しなそば), soba de Chine, était utilisé pour le râmen, mais on l'entend de moins en moins fréquemment, car certains pensent que le mot shina (Chine) n'est pas politiquement correct au Japon après la Deuxième Guerre mondiale. À mon avis, si ce mot shina peut être senti comme un mot raciste envers les Chinois au Japon, il est assez ridicule de bannir cet élément des mots composés. (En japonais, le ch est prononcé comme le tch du mot tchèque. Le ch français ressemble plutôt au sh japonais dans la transcription Hepburn qu'on adopte conventionnellement pour l'écriture du japonais en lettres latines.)
 Il y a des gens qui disent que le shinasoba n'est pas la même chose que le râmen, prétendant que la soupe est différemment faite. Je ne sais donner de jugement là-dessus.

0 commentaires: